En revenant à sa table, Marc croise Clio, la petite amie de Joss Dumoulin, qui a du mal à descendre l'escalier. Ses jambes mesurent dix mètres, avec des tongs à talons compensés au bout. Son corps proche de la perfection est violemment comprimé dans une robe de latex.
— Mademoiselle, est-ce que je peux vous offrir une limonade ? lui demande Marc, en tendant son coude pour qu'elle puisse s'y appuyer.
— Sorry ?
— Dites donc, ma fifille, rectifie Marc, tu arrives très en retard, ça mérite une punition !
— Oh yes please ! lui répond-elle en battant de ses faux cils gigantesques. I am a naughty girl !
Elle presse son bras en lui parlant.
— Ton châtiment sera de dîner à ma table.
— Mais... je dois voir Joss...
— Ce verdict est sans appel ! éructe Marc.
Et c'est ainsi qu'il embarque Clio à sa table en la tirant par son joli poignet nu.
A peine de retour devant son assiette d'agneau mort Marc doit cependant subir une interview serrée de son voisinage.
— Alors, l'interroge Loulou Zibeline d'un ton ironique, vous nous préparez un second roman ?
— Oui, répond Marc je ne sais pas ce qui me prend. Ce qu’on appelle la « littérature française » possède aujourd'hui autant d'importance que le théâtre Nô. Pourquoi écrire, quand la durée de vie d'un roman est inférieure à celle d'un spot de pub pour les pâtes Barilla ? En outre, regardez autour de vous : on dénombre ici autant de photographes que de stars. Eh bien, en France, c'est idem : il y a à peu près autant d'écrivains que de lecteurs.
— Alors, à quoi bon ?
— Oui, à quoi bon... Je suis un écrivain mort-né, pourri par le bonheur. Je n'intéresse que quelques pâtés de maisons, autour du métro Mabillon. Je m'en fiche : tout ce que je demande, c'est qu'on me redécouvre, à l'étranger, après ma mort. Je trouve ça chic de plaire par contumace et à titre posthume. Et puis peut-être qu'un jour, une femme comme vous s'intéressera à moi, dans une centaine d'années. « Un petit auteur oublié de la fin du siècle dernier ». Patrick Mauriès aura rédigé ma biographie en 2032. Je serai réédité. Mon public sera âgé, esthète et résolument pédophile. Alors, seulement alors, tout ce cirque n’aura pas été vain...
— Moui..., doute Loulou, c'est de la coquetterie, tout ça... Je suis sûre qu'il y a autre chose... La recherche de la beauté, par exemple. Il y a bien des choses que vous trouvez belles, non ?
Marc réfléchit.
— C'est vrai, reprend-il après une pause. Les deux plus belles choses du monde sont : les violons dans la chanson « Stand by me », de Ben E. King, et une femme en bikini avec les yeux bandés.
Clio s'est assise sur les genoux de Marc. Or, bien que très fine, elle pèse assez lourd.
— Tu n'en as pas marre de sortir avec une star ? lui demande Marc. Tu ne préférerais pas coucher avec ta chaise ?
— What ?
Elle le contemple de son regard vide.
— Eh bien, puisque tu es assise sur moi... Si tu sortais avec ta chaise, ça serait moi... (Il balaie l'air de sa main.) Je plaisantais... Just kidding, forget it.
— This guy is weird, dit Irène à Clio.
L'humour de Marc ne réunit pas tous les suffrages. Si ça continue, il va se mettre à douter, ce qui est déconseillé quand on cherche à séduire. Soudain lui vient une idée. Il glisse la main dans la poche de son costume et retrouve la gélule d'Euphoria que Joss lui a offerte en page 33. Discrètement, il l'ouvre et verse la poudre dans le verre d'Oxygen Vodka de Clio, pile au moment où celle-ci le saisit et l'avale complètement sans cesser de discuter avec Irène. On est en plein film ! Marc se frotte les mains. Il ne reste plus qu'à attendre que la drogue fasse son effet. Vive la drague droguée ! Plus besoin de briller, de dépenser des fortunes, de dîner aux chandelles : une gélule et puis au lit !
L'air sent le parfum cher, la boisson fermentée et la sudation sociale. SAR la princesse Giuseppe di Montanero a réussi à entrer sans invitation, grâce à des amis travestis qui ont longuement détourné l'attention du portier. Partout, des femmes hors de portée arborent des bijoux hors de prix. Certaines n'en demeurent pas moins hommes (aux toilettes, Marc a même aperçu une bosse sous la jupe d'une dame très élégante qui se poudrait le nez – intérieurement et extérieurement).
Joss Dumoulin fait un geste de la main à sa fiancée. Il pourrait se lever, marcher vers elle, l'embrasser, lui faire un compliment, lui offrir un verre. Mais Joss ne se lève pas, ne marche pas vers elle, ne l'embrasse pas, ne lui fait pas de compliment et Clio finit son verre toute seule. Bienvenue au XXe siècle.
Pendant ce temps, les Hardissons gavent leur bébé de foie gras ; des public-relations esseulés fixent les écrans de télé (qu'y a-t-il de plus cafardeux qu'un dir-com solitaire ?) ; Ali de Hirschenberger, le très distingué producteur de films X, gifle affectueusement Nelly, sa femme, sybarite même tenue en laisse ; le playboy Robert de Dax fait le clown, debout sur une chaise (amant de plusieurs actrices dépressives, il mourra un mois plus tard dans un accident d'auto-tamponneuses).
Cette nuit réconcilie bruyamment les P-DG destroy et les clodos en blazer. Des histoires d'amour deviennent possibles entre les nomades en villégiature et la jet-society sédentaire. Les bagarres s'arment de tendresse. On présente sans arrêt les mêmes aux mêmes sans que quiconque s'en plaigne. Nous sommes en présence d'une soirée européenne.
— Qu'y a-t-il pour le dessert ? questionne Clio. J'espère que ce ne sera pas encore un Space Cake au laxatif ! J'ai pas besoin de ça !
Sa voix a changé. D'habitude, une poudre diluée dans un verre met une heure à atteindre le cerveau. À moins que la poudre ne soit vraiment très puissante.
— Tous ces gens sont si superficiels, se plaint-elle. Je voudrais vous raconter plein de choses, j'ai encore soif, il est tard, non ? Pourquoi Joss ne m'a pas dit bonjour ?
Clio devient très loquace et très triste. Ses yeux s'emplissent de larmes. Ce n'était pas tout à fait le but recherché.
— VOUS LES HOMMES, accuse-t-elle, vous êtes so selfish ! Rude ! Moches et connards !
— Ce n'est pas faux, dit Loulou Zibeline, à qui – semble-t-il – personne n'a demandé son avis.
Et Clio se met à sangloter sur l'épaule de Marc qui en profite lâchement pour lui caresser la nuque, passer sa main dans ses cheveux doux et susurrer des gentillesses à son oreille.
— Doucement, ça va, ça va, je suis gentil, moi...
Et c'est la victoire : elle l'embrasse sur les lèvres. La sono passe « Amor, amor » et Marc chantonne avec Clio comme s'il berçait un petit bébé. Un petit bébé qui dégouline de mascara sur sa veste. Un petit bébé qui pèse de plus en plus lourd et qui renifle sa morve. Un petit bébé avec une haleine de cendrier.
— Amor amor, fredonne le grand petit bébé. Marc, tu peux me faire une faveur ? Va chercher Joss... please...
La victoire (en chantant) fut de courte durée. Marc prend les choses avec philosophie. Clio lui sourit et essuie son rimmel sur ses joues. La séduction chimique a ses limites, et Marc n'est pas tout à fait mécontent de refiler le bébé.
Joss Dumoulin furète entre les tables, catalyseur primesautier de cette réunion hétéroclite. Marc lui fait signe d'approcher. Lorsqu'il arrive, Clio saute dans ses bras en chialant.
— MY LOOVE ! crie-t-elle.
— Euh..., dit Marc, je crois que ton amie est un peu fatiguée...
— Attends, qu'est-ce qui se passe, là ? jette Joss. Ne me dis pas que... Tu ne lui as quand même pas filé ton Euphoria !
— Moi ? Pas du tout, pourquoi tu dis ça ?
— Pauvre conne, tu m’avais juré d'arrêter ! gueule le deejay. Elle a failli y rester la dernière fois !
Joss emporte sa copine sur son épaule pour aller la faire vomir. Marc garde un air innocent mais transpire beaucoup. Il regrette de ne pas avoir eu le temps de lui faire passer le « test des Trois Pourquoi ». À sa table, tout le monde fait semblant de n'avoir rien vu. Loulou rompt un silence culpabilisant.
— Franchement, Marc, j'ai trouvé votre premier livre très bien écrit.
— Aïe aïe aïe ! gémit Marc. Quand quelqu'un vous dit que votre livre est bien écrit, ça veut dire qu'il est chiant. S'il vous dit qu'il est marrant, ça veut dire qu'il n'est pas bien écrit. Et s'il vous dit que votre livre est « vraiment formidable », ça veut dire qu'il ne l'a pas lu.
— Mais alors que voulez-vous qu'on vous dise ?
— Dites-moi que je suis « top-carton ».
Marc adore « pêcher les compliments », comme disent les Anglais. Au moins, quand il téléguide la flatterie, il peut être sûr qu'on ne lui demandera rien en retour.
— Allez-y, insiste-t-il, répétez-le : « Marc, vous êtes top-car-ton. »
— Marc, vous êtes top-carton.
— Loulou, je crois que je vous aime. Quelle phrase m'avez-vous conseillée pour draguer, déjà ? Ah, oui : « Auriez-vous l'obligeance de pousser votre énorme cul qui bloque le passage ? »
— C'est malin...
Pendant ce temps, Fab disserte sur la sélection musicale avec Irène.
« Compréhension, vérité, bassomatisme. J'aime pas trop son mix, mais Joss a le sens de la réalitude. »
Justement, à cet instant, la musique suspend son vol et un orchestre de vingt bonzes descend du ciel sur une passerelle suspendue. Ondine Quinsac joue des percussions au milieu des bravos. « Bonsoir, nous sommes les Nique Ta Lope. Nous espérons que votre soirée de merde sera gâchée par notre présence et que vous crèverez dans les plus brefs délais. » Puis une avalanche de décibels électriques s'abat sur les dîneurs. À l'arrière-plan, un brelan de choristes boude des hanches.
Loulou Zibeline est obligée de crier pour couvrir la musique. Marc la trouve trop bavarde. Plus elle parle, moins il a envie de l'écouter. Paradoxe amusant : les bavards finissent asociaux. Marc pense : « Moi, de toute ma vie, les plus belles choses que j'ai jamais dites, c'était en fermant ma gueule. »
— VOUS CONNAISSEZ CE GROUPE ? lui demande-t-elle.
— Comment ?
— JE VOUS DEMANDE SI VOUS CONNAISSEZ CE GROUPE !
— Arrête de gueuler dans mon oreille, pouffiasse blette !
— QUOI ? QUE DITES-VOUS ?
— Je dis qu'un tas de gens ont trimé pour que ce carré d'agneau arrive jusqu'à nous. D'abord, il a fallu élever l'animal, puis le transporter à l'abattoir, le tuer d'un coup de marteau dans le cerveau. Ensuite, on l'a découpé et un boucher est venu chez le grossiste pour le choisir. Enfin, le traiteur l'a sélectionné après avoir marchandé son prix. Combien de gens ont bossé pour que je puisse grignoter cette côtelette entre mes doigts ? Cinquante ? Cent ? Qui sont tous ces gens ? Comment s'appellent-ils ? Peut-on me décliner leur identité ? Me dire où ils vivent ? Passent-ils leurs vacances dans les Alpilles ou sur la Côte d'Argent ? Je voudrais leur envoyer à chacun un mot de remerciement personnalisé*.
* Tirade rédigée avant l'apparition des « vaches folles ». (N.d.A.)
— HEIN ? J'ENTENDS RIEN ! crie Loulou.
Marc n'est pas très avancé. Sa voisine de droite le méprise et sa voisine de gauche le colle. En plus, il a failli tuer la fiancée du maître de maison. Il ferait peut-être mieux de rentrer chez lui, pendant qu'il en est encore temps. À propos, Clio va mieux : elle dort profondément sur une banquette près de la cabine du DJ. Le vacarme ne semble pas la déranger outre mesure.
La bataille de bouffe commence aussitôt. Le vacherin coule à flots. Le coulis vole. Le vol-au-vent plane. La crème se renverse sur les canapés. Les canapés sur les sofas. Est-ce le parmesan qui sent le vomi ou l'inverse ? Est-ce la poule qui sent l'œuf, l'œuf qui sent la poule ?
« Tout ça ne tient pas debout », grommelle Marc en s'asseyant.
Quelques pucelles sodomites entament pudiquement les premiers strip-teases. Roger Peyrefitte fait sniffer de la colle au bébé des Hardissons devant Gonzague Saint-Bris qui s'autoflagelle avec une ceinture cloutée, ce qui lui donne une quinte de toux. Les Nique Ta Lope massacrent « All you need is love » en cassant des assiettes sur les micros. Les plats en sauce croisent des gâteaux secs dans le firmament. Marc croit même reconnaître un crocodile Haribo qui montre les dents.
— CE FROMAGE EST BIEN FAIT ! hurle Loulou dans son pavillon auriculaire.
— Oui, répond-il, il me faudrait une corde avec un nœud comme ce fromage : bien coulant.
— QUOI ? VOUS AVEZ DIT QUELQUE CHOSE ?
Ne nous racontons pas d'histoires : Marc Marronnier sera bientôt ivre. Déjà la nuit inverse ses hiérarchies. Les choses importantes deviennent accessoires, les détails les plus insignifiants semblent essentiels. Par exemple, les programmes de la télé. Il s'y accroche soudain. Les programmes de la télé, eux au moins, il peut leur faire confiance. Il ignore à quoi sert la vie, ce qu'est la mort et l'amour, si Dieu existe ou pas, mais il est sûr que le mercredi soir il y a « Sacrée Soirée » sur TF1. Les programmes télé ne le trahissent jamais*. C'est pourquoi Marc déteste les rentrées, où les chaînes modifient systématiquement leur grille de programmes. Terribles journées de remise en question ontologique !
* Si. (N.d.A.)
— FAB !
Lise Toubon se jette sur Fab comme le comte Dracula sur un camion du Centre départemental de transfusion sanguine (non contaminé).
— Comment allez-vous ? lui demande-t-elle.
— Hypnagogique, en phase d'ionisation.
Fab ne déteste pas les puissants. Il a récemment tagué le Palais-Royal sur commande. Mais il est gêné que ça se sache. Alors, même dans un univers techno-stable, il préférerait que Mme Toubon ne s'éternise pas. C'est sans doute la raison pour laquelle il a recours à un vieux stratagème pour la mettre mal à l'aise : il ne lui embrasse qu'une seule joue pour qu'elle tende l'autre dans le vide. La méthode fonctionne à merveille, et bientôt Lise s'éloigne de la table, un rictus crispé sur les lèvres.
— Je ne savais pas que tu la connaissais, dit Marc.
— Everybody knows Lise ! affirme Irène qui ne la connaît pas. Don't you think she looks scary without make-up ?
Cette Irène l'énerve de plus en plus. Il déteste cette manie des arrivistes qui consiste à « name-dropper » des prénoms de célébrités. « Hier j'étais avec Pierre chez Yves, et – rendez-vous compte ! – son fax est tombé en panne », « L'autre jour, je rencontre Caroline chez Inès et nous avons dit du mal d'Arielle... » Sous-entendu : inutile de préciser les noms de famille puisque nous sommes tous des amis intimes des personnalités en question. Le sommet de la plouquerie parvenue. Ça donne une idée à Marc. Il profite d'une accalmie des Nique Ta Lope pour relancer la conversation.
— Si on jouait au Name-Forgetting ?
La tablée le regarde avec des yeux en billes de Roulette du casino de Monte-Carlo (le loto est trop cheap).
— C'est très simple, reprend Marc. Chacun à notre tour, nous allons citer une célébrité en faisant semblant d'avoir oublié son nom. C'est beaucoup plus drôle que le contraire, vous allez voir. On va lancer la mode ! Bon, je commence. L'autre soir, je traînais au Flore et j'ai aperçu cette fille, là, vous savez, qui a joué dans la Boum... Mais si, la nana qui jouait le rôle principal, là... Son nom m'échappe...
— Sophie Marceau ? lance Irène.
— Bravo ! Mais il ne faut pas citer le nom du tout. Sinon, on revient au Name-Dropping, et là, c'est vous qui êtes spécialiste. À votre tour d'essayer, maintenant.
— Well..., réfléchit-elle, je pense à cette couturier homosexual, you know... avec les cheveux blonds très courts... il a fait les robes pour Madonna, you see ? Jean-Paul...
— Pas de noms, s'il vous plaît !
— Hem... c'est une couturier qui a fait une perfume dans une boîte de conserve... OK ?
— Je pense que tout le monde a saisi de qui il s'agissait. Bon, vous connaissez les règles du jeu. Alors, procédons au Name-Forgetting !
— Yo, dit Fab, leur nom m'échappe... J'ai dîné l'autre soir avec les deux aliens interstellaires aux appellations ruskoffs... Vous savez, les jumeaux de science-fiction...
— Moi, clame Loulou, j'adore aller danser chez cette grosse chanteuse rousse qui a vendu des night-clubs partout dans le monde... comment s'appelle-t-elle, déjà ?
— Zut, je l'ai au bout de la langue, lance Marc. Et quel est le nom de ce gars chauve qui rabat ses cheveux sur son crâne pour présenter le journal de 20 heures, là... vous savez celui qui s'est fait insulter en direct par une actrice kleptomane...
— Et le plagiaire à lunettes qui s'est fait virer de la Banque Européenne... Et le prognathe dépouilleur d'entreprises qui achetait les victoires de son équipe de foot...
— Sans mentionner le type, là, le gros avec un goitre... Mais si, vous voyez, celui qui est toujours tiré à quatre épingles... Ah, vous ne connaissez que lui... Un Smyrniote... Il me semble qu'il est Premier ministre ou un truc comme ça...
— Ah oui, celui qui cohabite avec l'autre, là, le petit vieux landais qui cligne des yeux...
— Voilà, c'est ça !
Marc peut être fier de lui : désennuyer une table pareille relève de l'exploit. Il y a de fortes chances pour que son « Name-Forgetting » fasse le tour de Paris cet hiver. Comme le QBQ (Qui Baise Qui), lancé l'hiver dernier par un brillant écrivain dînatoire d'origine lyonnaise.
L'atmosphère enjouée et l'insouciance extrême de ces salonards endorment petit à petit la méfiance de Marc Marronnier. Ses désirs peuvent alors s'estomper et la mort l'inquiéter un peu moins ; dans les rires féminins, il finirait presque par prendre cela pour un agréable souper.